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Start-up : « Nous sommes loin du compte.. »

L’Algérie semble résolument engagée dans un programme de promotion et de développement des « Start-up ». Mais entre le discours politique et la réalité du terrain, ou l’écosystème, pour utiliser le jargon propre à l’activité, il y a tout un fossé. Un des professionnel, Yazid Aguedal, patron d’« IT SYNERGY » et Président de la «  Commission Intégrateurs-Editeurs » au sein du Groupement algériens des acteurs du numérique, explique :

De prime abord, il tempère les ardeurs en disant que « déjà les sociétés existantes dans le numérique arrivent mal à faire du chiffre d’affaires et exporter leurs services, de là à espérer que nos Start-up puissent faire mieux serait chimérique. D’autant que ce type de projets sont généralement lancées par des jeunes qui activent dans le secteur et qui sont noyés dans un écosystème plein de blocages. » Premier obstacle et non des moindre, il cite les difficultés liés à la connexion internet mais aussi tous les aspects liés à la réglementation, la bureaucratie, la fiscalité et le volet bancaire. « C’est cet environnement qu’il faut assurer pour permettre à nos Start-up d’activer d’une façon normale pour qu’elles puissent mettre en place leurs produits sur le marché local d’abord avant de penser aux marchés extérieurs » dira notre interlocuteur.

«  Pour moi, il y a un discours officiel qui dit que les Start-up peuvent être la locomotive d’une relance économique nationale, mais cela dépend de quel manière a été expliqué, à ces responsables politiques, l’idée même de ce qu’est réellement une Star-up » poursuit Yazid Aguedal. Pour lui, il y a un doute, qu’à un certain niveau « on n’a fait que du copier-coller en disant que dans d’autres pays, ces Start-up font des chiffre d’affaires en milliards de dollars alors pourquoi pas nous ? » Et là, il se pose la question : « Est-ce que on a bien étudié les deux contextes, international et national ? De même qu’il faut garder à l’esprit que les autres pays travaillent aussi au développement de ce secteur économique, et la concurrence est farouche sur ce marché ». En somme, Yazid Aguedal tranche averti qu’il faut éviter de tomber dans une sorte de « wishful thinking », c’est-à-dire, croire que les choses «  sont faites comme on veut rêver » alors que la réalité est tout autre.

Même Imbroglio pour l’aspect financement de ces Start-up, le spécialiste évoque avec « l’Actualité-Eco » la problématique liée à la nature même de ce type d’entreprises qui est différente à celle des entreprises classiques activant dans d’autres secteurs. Pour lui, le risque d’échec pour les Start-up est trop élevé et d’ailleurs pour cette raison que les banques hésitent à s’engager dans ce type de projets. La solution réside, selon lui, dans les « business angels » ou des « Ventures » ou risque-capital qui investissent généralement dans plusieurs Start-up, il y aura celles qui échouent et celles qui réussissent compenseront les pertes des premières. Pour le moment, l’Algérie ne dispose pas de ce type de capitaux. Des capitaux qui seront pilotés par des « business angels », notamment étrangers, et qui ne viendra pas tant que l’écosystème n’a pas été assaini.

Liamin T.

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