
17 000 algériens souffrent de la sclérose en plaques, avec une prévalence de 1200 cas par an. Ce sont là les statistiques officiels des cas de malades atteints de Sclérose en plaques en Algérie qui selon la Fédération Algérienne des Malades Atteints de la Sclérose en Plaques (FAMASEP) conduite par le Dr Smail Kenzoua en sa qualité de président, « ces chiffres sont loin de refléter la réalité et la situation est beaucoup plus préoccupante ». Un constat confirmé par le professeur et chef de service neurologie à l’EHS Aït-Idir, Samira Makri qui a animé, hier à Alger, une formation destinée à la presse à l’initiative du laboratoire jordanien Hikma. Celle –ci a expliqué dans le détail que «La Sclérose en plaques reste, à ce jour, mystérieuse et multifactorielle à tel point que l’on ne guérit toujours pas mais les recherches avancent grandement sur des traitements à même de soulager les patients, leur offre une meilleure qualité de vie et surtout freine efficacement le developpement de la maladie qui peut être carrément invalidante ». Elle poursuit : « les formes de la maladie qui se présentent en Algérie sont assez sévères et touchent les jeunes adultes de 20 à 40 ans (60 % entre 20 et 30 ans). Elle peut aussi apparaitre tardivement comme elle peut toucher les enfants notamment ceux qui souffrent d’obésité. Elle est beaucoup plus fréquente chez les femmes (3 femmes pour 1 homme) mais ne les empêchent pas pour autant d’enfanter ». La Sclérose en Plaques qui est chronique est, en fait, une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central et peut être à grand risque dégénératif. Elle est due essentiellement à des prédispositions génétiques ou à des facteurs environnementaux et peut être à variabilité individuelle. Elle se manifeste à travers des troubles moteurs (raideurs musculaires), de la vision, équilibres et coordinations, des troubles sensitifs et même sexuels, la fatigue (80% chez les patients), et des troubles cognitifs (manque de concentration, perte de mémoires et difficulté à traiter correctement l’information) et provoque anxiété et dépression. La meilleure manière de diagnostiquer la maladie sont l’IRM cérébrale et la ponction lombaire » insiste le professeur Makri qui a fait remarquer qu’ « il est essentiel de rechercher les symptômes invisibles » car de son avis « le diagnostic précoce est primordial ». Raison pour laquelle le président de la Fédération tout comme le professeur Makri insiste sur l’élaboration d’un registre national pour avoir des chiffres réels et agir en conséquence. Ces derniers ont également exprimé leur « frustration » à propos du traitement administré par voie orale qui selon eux « existe en Algérie puisqu’il est fabriqué localement mais il n’est toujours pas mis à la disposition des malades sans que personne ne soit en mesure de l’expliquer…». La voie orale remplace la forme injectable dispensée en milieu hospitalier et réduit des beaucoup les souffrances supportées par les patients sans que cela n’induit des coûts supplémentaires dont la mesure où le nouveau médicament enregistré est produit localement depuis 2019 et reviendrait à 60% moins cher que la forme injectable. « C’est un médicament plus efficace et avec moins d’effets secondaires. De plus il remplace un médicament qui est souvent en rupture de stock au grand dam des patients qui déjà souffrent de rythmer leur vie en fonction des visites incessantes dans les établissements hospitaliers » nous a confié le Dr Kenzoua qui a réitéré , à l’occasion, son appel en direction des pouvoirs publics pour accélérer le processus et mettre à la disposition des malades ce nouveau médicament tant réclamé . «Lors de notre dernière réunion avec le ministre de l’industrie pharmaceutique il nous a, pourtant, rassuré mais en vain. La détresse des malades n’est aujourd’hui que plus grande … »
Nabila S.