Yassir : 17 millions de DA mensuels en guise d’impôts rien que pour ses partenaires

La startup algérienne à 100% vient de souffler sa 5eme bougie d’existence en Algérie et réalise une levée de fond de 150 millions de dollars en 2022
Cette levée de fond de 150 millions de dollars fait de Yassir la startup la plus valorisée au niveau africain. Ce financement intervient, d’ailleurs, un an après celui des 30 millions de dollars qui a permis à Yassir de s’affirmer et susciter davantage d’attractivité pour être soutenue aujourd’hui par des investisseurs à une plus grande échelle. Ces nouveaux capitaux de série B mené par Bond avec la participation de Y Combinator et d’autres investisseurs permettra à la startup algérienne à 100 % d’entendre ses ailes et prendre une plus grande dimension africaine et internationale avec pour objectif final de devenir la plus grande entreprise technologique sur le continent voire au monde et d’être cotée en bourse. C’est du moins ce qui a été développée par Noureddine Tayebi co-fondateur de Yassir qui a intervenu hier lors de la rencontre presse organisée à Dar Errais (Sidi Fredj) et ce en visioconférence depuis les Etats-Unis. Il cédera la parole, ensuite, à son associé et fondateur algérien en la personne de Yettou El Mehdi pour présenter la startup, ses réalisations et ses ambitions et mettre, à l’occasion, les points sur les « i » à propos dit-il d’ «un certain amalgame quant au statut juridique de l’entreprise ».
« Notre activité est légale et conforme à la législation algérienne »
Le cadre juridique est clair et cadre à 100 % légal pour le cas de Yassir. Certes il y’avait certaines lacunes auparavant qui ont été comblées notamment avec la loi de Finances de 2019 qui a prévu le paiement d’impôts (le chauffeur paye ses impôts). Reste juste le point inhérent au statut pour que le chauffeur puisse cotiser auprés d’une caisse d’assurance et c’est en voie de règlement avec la nouvelle loi portant sur l’activité d’auto-entrepreneur ». Yettou El Mehdi persiste et signe : « Yassir ne fait pas dans le transport des personnes au sens classique du terme. Yassir fait dans la location de véhicule avec chauffeur et la loi algérienne est claire la dessus et le permet car elle reste une activité libre ». Il rappelle, en ce sens, que « Yassir est une compagnie de droit algérien enregistré au registre de commerce qui autorise ce type d’activité sans qu’elle ne soit soumise préalablement à un agrément ou à un cahier de charge ». Il poursuit : « Reste que le VTC en Algérie est une activité récente. Raison pour laquelle certaines personnes ou certaines administrations n’ont toujours pas saisi le fonctionnement ce qui provoque l’amalgame. C’est tout-à-fait normal et cela finira par s’arranger avec le temps comme cela s’est passé dans les autres pays. En attendant, Yassir poursuit ses efforts pour offrir un service de qualité aux algériens qu’il s’agisse de déplacement des personnes (Yassir Go), de livraison de repas (Yassir Food), l’épicerie en ligne (Yassir express) ou même le service pressing. Viendra s’ajouter la création d’une académie mais aussi et surtout le developpement d’une SuperApp. Des formules à même de faciliter le quotidien de tout un chacun mais surtout des algériens qui manquaient cruellement de ce type de prestations.
Yassir dénonce une concurrence déloyale
«Nous ne vendons pas du vent aux algériens. Nous avons une existence réelle qui implique, 6 millions d’utilisateurs, 40 000 personnes liées par contrat à Yassir (chauffeurs et livreurs) et qui payent des impôts en plus de 400 emplois directs chez nous ce qui constitue de l’embauche mais également l’opportunité d’acquérir des connaissances puisque Yassir compte parmi ses rangs des ingénieurs et des développeurs (le plus grand employeur au Maghreb). Notre plate-forme a été développée en Algérie par des compétences locales et c’est la valeur ajoutée apportée par Yassir ce qui est loin d’être le cas pour d’autres» a précisé Yettou tout en insistant «Or, il se trouve que certaines plates-formes sont mises en œuvre sans aucune existence physique réelle de leurs initiateurs et surtout sans obéir à un cadre légal alors que leurs détenteurs génèrent d’énormes profits sans s’acquitter de leurs dus et c’est un énorme manque à gagner pour l’Etat. A titre d’illustration, Yassir s’acquitte de 17 millions de DA en guise d’impôts mensuellement rien que pour ses partenaires (chauffeurs et livreurs)».
Nabila Saidoun