Transactions via internet : Plus de 11 milliards de DA générés en 2021

A la 6eme édition du forum Rakmana organisé hier à l’hôtel Sofitel par le Groupe d’Acteurs Algériens dans le numérique (GAAN), les participants ont établi une sorte de bilan sur l’e-paiement et le commerce électronique avec pour conclusion ; beaucoup d’efforts entrepris mais qui restent en deçà des ambitions. Le retard accusé par l’Algérie dans le domaine semble, d’ailleurs, dur à rattraper puisqu’en 2022 on en est encore à parler de «comment convaincre l’algérien à recourir au e-paiement ? Comment établir une relation de confiance entre l’algérien et les banques et comment inciter les algériens à acheter sur les web marchands en toute sécurité ? » . Les acteurs du domaine semblent à ce propos s’entendre sur un point commun à savoir : améliorer la communication en termes de sensibilisation et de vulgarisation. La Satim, Algérie Poste, GIE Monétique et les banques sont les acteurs principaux dans cette équation qui englobe, également, les web marchands et le consommateur pour faire aboutir un proccess qui tourne depuis plus de 20 ans sans, réellement, trouver sa voie. C’est que Le volet législatif se presente comme un frein majeur…
De nombreuses demandes de web marchands
Rien , pour autant , ne semble empêcher l’évolution du marché numérique avec de nombreuses demandes émanant d’acteurs économiques et commerciaux voulant être certifié et homologué en tant qu’acteurs web-marchand. C’est du moins ce qui a été révélé par Madjid Imassoudene, responsable du Groupement d’Intérêt Economique de la Monétique (GIE- monétique) qui a fait savoir que jusque là « la plateforme d’intégration du paiement électronique « CIBWEb.dz » a permis de certifier 153 web-marchands ». Il ajoutera : « les opérations de paiement électronique à travers la toile ont connu un développement « appréciable » en Algérie durant l’année 2021 atteignant les 7,8 millions d’opérations, contre 4,5 millions en 2020, soit une évolution de 70,25 %.Le montant global des transactions effectuées par internet a atteint l’année dernière 11,200 milliards de dinars, contre 5,4 milliards de dinars enregistrés en 2020. S’agissant des opérations de paiement à travers les terminaux de paiement électronique (TPE), elles ont avoisiné, selon le responsable du GIE Monétique, les 2 millions sachant que le nombre de TPE en fonction au niveau national est de 40.000 appareils.
Vers le mobile paiement et la carte bancaire prépayée
Nawel Benkritly, Directrice Générale de la société d’automatisation des transactions interbancaires et de monétique (SATIM) est revenue pour sa part sur l’accord d’interopérabilité, passé en décembre dernier, des systèmes de paiement électronique entre Algérie Poste et le Réseau interbancaire, en proposant le service de paiement en ligne à plus de 10 millions de détenteurs d’une carte monétique. Elle affirmera que son établissement veille à la sécurité maximale usant des standards internationaux en la matière. « Nous œuvrons pour offrir une panoplie de produits dans un environnement sécurisé et c’est un grand pas qui nous mènera prochainement au paiement instantané et le mobile paiement. Pour les cartes bancaires prépayées, le DG de la GIE monétique a confié que « ca devrait être possible en 2022 pour des retraits limités de 1500 à 3000 DA à condition qu’elle soit adossée à un compte bancaire.
Algerie –Poste : developpement de différents canaux de paiement
Baya Hanoufi, directrice générale d’Algérie Poste a soutenu pour sa part que « le client algérien adhère à ce qu’on lui propose pour peu que le contenu soit riche ». Raison pour laquelle son établissement émetteur de 8 millions de cartes Edahabia et qui abrite 8 millions de compte n’a de cesse que de développer de canaux de paiement. Elle parlera, alors, de l’interopérabilité en expliquant : « lancée en 2020, celle-ci est passée par deux phases enregistrant une croissance de 200% des retraits de porteurs de cartes Edahabia au niveau des guichets automatiques des banques ». Elle cite aussi le traitement des délais de réclamations et le paiement électronique qui passe par l’application Baridi Mob qui récolte aujourd’hui plus d’un million de téléchargement. Algérie Poste qui dispose de son propre centre de fabrication de cartes (600 000 cartes /mois) enregistre des nouvelles demandes de l’ordre de 150 000 cartes /jour. Le renouvellement, quant à lui, se fait automatiquement 15 jours avant expiration.
Réticence des banques ?
Avec environ 2 millions de porteurs de cartes CIB, le secteur bancaire est loin de prétendre porter aux nues le paiement électronique qui, visiblement, n’arrive toujours pas à trouver grâce aux yeux des banquiers. Houari Rehali, président du conseil d’administration auprés de la BEA a affirmé la volonté des banques de s’impliquer davantage dans le processus. « Les banques quelque soit leur nature, publiques ou privées, s’inscrivent dans la dynamique même si je ne nie pas une certaine réticence eu égard au volume de paiement qui n’est pas important. Aussi, l’effet d’échelle peut, en effet, être au désavantage de la banque » a-t-il expliqué en précisant que « cela ne signifie nullement que les banques ne sont pas intéressées. Elles sont mêmes en train de faire de grands efforts en la matière et d’en faire une priorité. Reste à faire un effort sur la communication ». Vient s’ajouter, par ailleurs, des entraves d’ordre organisationnel et techniques qui sabordent bien des efforts. Des témoignages d’expériences clients révèlent de nombreuses anomalies allant des pannes des TPE, de la méconnaissance des services et produits proposées par Algérie Poste et des banques par leurs propres employés, les délais dans la remise des cartes mais pas seulement. Le commerce électronique peine aussi a trouver sa place à cause d’entraves administratives. Les participants ont pointé du doigt le code du commerce et l’article 607 -074 ainsi que les contrats des web marchands ainsi que les services des impôts qui, selon eux, « ne font rien pour faire bouger les lignes ».
N.S